Le coronavirus a-t-il tué les open-spaces ?

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La crise sanitaire que nous vivons impacte tous les pans de l’économie et plus précisément nos modes de travail. Alors que le télétravail se pratique à marche forcée, la question du retour aux bureaux laisse perplexe. Nous avons invité Yannick Roudaut à partager sa vision d’essayiste et conférencier sur notre monde en mutation. À écouter et lire ci-dessous :

 

Le coronavirus a-t-il tué les open-spaces ?

 

Ce qui nous arrive aujourd’hui était quelque chose d’assez prévisible. Il y a une multitude de chocs potentiels qui peuvent s’abattre sur nous, la pandémie en fait parti aux côtés du choc financier, pétrolier ou encore social. Cela monte en puissance depuis la crise de 2008 car rien n’a été fait pour changer le modèle qui est pourtant mortifère. Je remarque avec optimisme que certaines mentalités ont évolué puisque la question de la reprise est plus nuancée. Par exemple le MEDEF qui demande un moratoire sur les mesures écologiques a vu un certains nombre de ses adhérents en désaccord avec cette position.

 

 

Nous sommes pris en flagrant délit de non-résilience.

 

Le stop que nous observons dans l’économie mondiale montre que notre système est fragile et s’arrête au moindre grain de sable. Nous sommes sur un vélo et nous devons sans arrêt pédaler sous peine de tomber. Il faut absolument repenser notre autonomie agricole, énergétique et sanitaire pour rendre résiliente notre économie. Ce n’est pas faire une croix sur la mondialisation mais repenser ce qui nous est indispensable en cas de choc.

 

Les entreprises doivent faire un état des lieux de leurs points de faiblesse

 

Sans les aides de l’état, énormément d’entreprises auraient disparus malheureusement. Cela doit être un déclic pour que les entrepreneurs sondent les faiblesses qui les ont mis dans cette situation. Les prochaines semaines doivent être dédiées à ce travail pour être capable de mieux réagir en cas d’un prochain choc. La relocalisation de certaines activités ou fabrications sont nécessaires. Elles sont plus coûteuses car le coût de la main d’œuvre n’est pas le même mais quel est le prix de la délocalisation et des flux tendus durant la crise ?

 

 

Je ne crois pas du tout au télétravail à 100 %

 

Il y a toute une génération connectée au numérique qui attendait depuis longtemps d’avoir une souplesse sur l’organisation du temps de travail. C’est très bien qu’on puisse se rendre compte que le travail peut se faire à distance. On peut imaginer qu’on installe un nouveau rythme avec le lundi et le vendredi en télétravail, mais je crois pas au 100% à distance : c’est éreintant, fatiguant. Il faut doser.

 

Il faut être créatif pour imaginer l’open space de demain

 

On peut très bien imaginer des rotations avec des salariés qui viendraient un jour sur deux ou un le matin et l’autre l’après midi. Tout casser maintenant ça serait prématuré : j’espère que dans quelques semaines, mois on sera tiré d’affaire et qu’il n’y aura pas de nouvelles épidémies dans les prochaines années. Il faut être créatif et souple à court terme pour adapter les open space puis on verra à moyen terme.

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